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Jardins savants

villers-lès-nancy JARDIN BOTANIQUE JEAN-MARIE PELT Inutile de maîtriser les caractères morphologiques, cytologiques ou palynologiques des plantes pour apprécier l’originalité de la collection systématique de ce jardin! Il suffit d’y suivre les allées et les plates-bandes, organisées en un arbre généalogique des plantes où classes, sous-classes, ordres, familles et espèces composent les ramifications de la grande tribu des végétaux depuis leurs origines. Certaines branches sont restées bien maigres et primitives, d’autres ont su prospérer et s’améliorer. Décernons une mention spéciale à l’ordre des Asterales, dont l’unique famille comporte 20 000 espèces ! Et si l’on ne veut faire connaissance avec la classification de Cronquist ainsi mise en scène, le jardin offre bien d’autres espaces, notamment les serres tropicales où semble se plaire le Victoria amazonica, un nénuphar géant.





villar-d'arêne JARDIN BOTANIQUE ALPIN DU LAUTARET On aurait pu croire ce jardin perché à plus de 2 000 mètres d’altitude à l’abri des contraintes d’aménagement du territoire. Il n’en fut rien! Créé en 1899 par l’université de Grenoble, le voilà condamné dès 1913 par le projet d’une route de grande ampleur reliant le Lautaret au Galibier. Grâce à une forte mobilisation et la générosité de donateurs, les collections botaniques peuvent cependant être sauvées et transplantées un peu plus haut. Une occasion opportune pour agrandir le jardin, et lui adjoindre un chalet-laboratoire, toujours en activité dans la recherche biologique végétale alpine. D’autres périodes de déclin surviendront, toujours suivies de renaissances : le jardin planté de milliers d’espèces propres aux climats froids, montagneux ou subpolaires, n’en finit plus de se développer. Important établissement scientifique, il est aussi un passionnant lieu de promenade au grand air, parmi les pavots de l’Himalaya et les carex d’Ushuaïa.




Menton JARDIN BOTANIQUE EXOTIQUE DU VAL RAHMEH Que les poètes se rassurent ! En se plaçant sous l’égide du Muséum national d’histoire naturelle, le luxuriant jardin d’agrément créé en 1905 par Lord Percy Radcliff et son épouse Rahmeh, puis développé par l’excentrique May Campbell, n’a rien perdu de son charme : il a simplement pris du galon, en devenant jardin scientifique d’acclimatation. Il partage avec quelques éminents jardins botaniques du monde la mission de sauvegarder le Sophora toromiro, arbre mythique totalement disparu de l’île de Pâques d’où il est endémique. Et l’on peut ainsi voir, au détour des allées du domaine, jardiniers et botanistes s’évertuer à faire croître quelques plants descendant du dernier arbre indigène mort en 1962. En observation au Val Rahmeh depuis 1993, ces jeunes sophoras qui ont fleuri dès la première année sont destinés à être multipliés pour une réimplantation massive dans l’île de Pâques. Les arbres que James Cook prit pour des mimosas, lors de son expédition de 1774, fleuriront à nouveau à Rapa Nui, grâce à la solidarité des botanistes du monde entier.




LA BAMBOUSERAIE EN CÉVENNES Graphique et poétique ! Ainsi apparaît cet univers créé en 1856. On ne peut qu’être saisi par la beauté des chaumes –ainsi nomme-t-on les cannes de bambous –, la variété de leurs couleurs et le gigantisme de certaines espèces. Dans cette étrange forêt où les tiges peuvent croître d’un mètre en une journée, le temps semble n’avoir plus le même rythme. Une majestueuse allée de palmiers de Chine renforce l’ambiance exotique du site, sans cesse en évolution. En témoigne l’apaisant Vallon du dragon, un jardin japonais peuplé d’arbres taillés en nuages, créé en 2000 par le paysagiste Erik Borja; ou encore le village laotien entouré d’une très dépaysante rizière. Véritable conservatoire botanique, la bambouseraie en Cévennes est aussi la peinture onirique d’un Extrême-Orient enchanteur, domestiqué et pourtant naturel. Un cadre si généreux et touffu qu’il a servi de décor pour le tournage de films d’aventure exotiques, notamment Le salaire de la peur de Clouzot en 1952.




ARBORETUM DE VERSAILLES-CHÈVRELOUP Les bonnes idées ont la vie longue, si l’on en croit le destin de cet arboretum au passé prestigieux. Une première ébauche est mise en place à la demande de Louis XV, et confiée notamment à Bernard de Jussieu. Du premier arboretum, détruit à la fin de ce même règne, subsistait il y a peu un sujet historique, abattu par la tempête de 1999 : le Sophora japonica planté par Jussieu en personne. En 1922, un nouvel arboretum «paysager» est conçu, déclaré annexe du Muséum national d’histoire naturelle. Mais il faut attendre 1965 pour que le domaine de 200 hectares prenne sa forme actuelle, plus scientifique, à l’emplacement d’une ancienne chasse royale en bordure du parc de Versailles. Organisé en trois collections principales – géographique, systématique et horticole –, l’arboretum acquiert une véritable dimension de recherche, de conservation et de préservation. Des collections croissantes mais fragiles, comme l’a montré la dernière tempête du xxe siècle ayant abattu ou profondément endommagé plus de 1700 sujets.





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