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Randonnée en Haute Loire : balade au Mont Bar

Dernière mise à jour : 1 oct. 2021

Un volcan, couvert de forêts montagnardes, conserve toujours son cratère intact. Les eaux ont pris la place du feu pour former une des seules tourbières au monde perchée au sommet d’un cône volcanique de type strombolien.

Le parking est situé entre le collège et la gendarmerie d’Allègre. De là, on emprunte le sentier balisé jaune qui va longer le nord du volcan. (1) Vous longez, sur la droite, une plantation d’épicéas au sous-bois sombre un peu triste. Cependant, quelques jeunes hêtres et sapins blancs tentent de reformer la forêt originelle. Des murets constitués de blocs de basalte nous rappellent la nature volcanique des environs. Mais pourtant, pas de roches dures sur ce chemin qui se défait facilement sous nos pieds. Plus haut, la sente est bordée de deux murs à l’aspect étonnant : vous traversez les scories du cône volcanique.

En effet, ici, pas de coulée de basalte résistant mais des roches pyroclastiques (littéralement « éclatées par le feu ») qui, après avoir formé un merveilleux feu d’artifice, se sont accumulées pour former ce cône aux formes parfaites. Cette morphologie étant très proche de celle du Stromboli italien, le Mont Bar a été classé parmi les volcans stromboliens, comme la centaine d’autres de la même catégorie qui parsèment le plateau du Devès, entre Loire et Allier. Dans un souci du détail géologique, vous noterez que les scories sont parfois noires et parfois rougeâtres. Cette différence de teinte provient du fer plus (rouge) ou moins (noir) oxydé. En règle générale, les scories les plus proches de la cheminée centrale sont plus

rouges car oxydées par les gaz émis lors de l’éruption.





Après la porte d’entrée dans les scories, le circuit permet d’atteindre le sommet.

(2) La hêtraie a pris la place des plantations. Les trous de pic noir apparaissent sur certains troncs et les crottes de chevreuil sont plus abondantes. Quelques pins sylvestres morts montrent qu’ici, cette espèce pionnière de conifère vit ses derniers jours, face à la rude concurrence du hêtre : c’est l’évolution naturelle des stades de reconquête forestière. Parmi les végétaux qui parsèment le sol de la forêt, vous pouvez observer l’aspérule odorante, reconnaissable à ses fleurs blanches et ses feuilles verticillées. Cette espèce caractérise la hêtraie à aspérule qui se retrouve essentiellement sur les sols volcaniques du Massif central. En effet, le sol y est neutre et

non pas acide comme dans les hêtraies des zones granitiques de la Margeride par exemple. Ces marqueurs végétaux remplacent donc avantageusement le papier pH ! Au premier printemps, l’anémone sylvie, avec ses fleurs blanches, forme un parterre du plus bel effet, sous la voûte des hêtres encore sans feuilles. En juin, sous la fraîcheur des frondaisons, c’est le géranium noueux qui fleurit. Ici, cette espèce se trouve proche de sa limite nord de répartition.





Vous descendez alors un peu pour atteindre le coeur du volcan, en longeant la tourbière.

(3) De grands sapins blancs bordent la zone humide. Certains d’entre eux sont percés de nombreuses excavations : c’est le travail du pic noir à la recherche des insectes xylophages (« mangeurs de bois »). Nichant dans le hêtre et se nourrissant dans le sapin blanc, le pic noir est ici le véritable ambassadeur de la hêtraie sapinière. La mésange huppée, reconnaissable à son cri roulé caractéristique, occupe les conifères en compagnie de la mésange noire, espèce volontiers montagnarde. Autre familier des frondaisons résineuses, le roitelet huppé vient parfois très près de l’observateur. Habitant bruyant de la canopée, le bec-croisé des sapins exploite, en troupe parfois nombreuse, les cônes des différentes espèces de conifères.

En quelques points, vous pouvez approcher de la tourbière. Suivant la période de l’année, la quantité d’eau peut varier mais le milieu reste toujours humide. Sur le bord, les sphaignes sont des mousses qui ne poussent que dans des zones humides en permanence et pratiquement sans apport minéral. Les carex forment l’essentiel de la végétation herbacée. En différents endroits, les arbres morts, étendus sur la tourbière, illustrent la formation de la tourbe. En effet, avec l’acidité et la basse température, la matière organique ne se transforme pratiquement pas en matière minérale et s’accumule, enregistrant, dans de véritables archives, l’histoire de la vie de la tourbière et de son environnement.

La tourbière du Mont Bar est assez pauvre en espèces végétales, ce qui s’explique par son isolement. En revanche, sa situation, dans le cratère d’un volcan strombolien, est absolument remarquable.


Vous quittez les bords de la tourbière pour descendre dans la hêtraie sapinière. En fin de descente, vous rejoignez un chemin plus large et vous le prenez sur la droite.

(4) Durant ce trajet qui longe les flancs du volcan, vous pouvez noter la diversité des essences, aussi bien spontanées que plantées. La vue porte ensuite sur le village d’Allègre et ses tours en

ruines où vole parfois le grand corbeau. Dans les secteurs ou la vue s’échappe vers le ciel, soyez attentif : le milan royal fréquente assez souvent les lieux.


Vous rejoignez le parking au niveau des premières maisons du village.

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