La presqu’île du Langoustier, affectée en 2006 au Conservatoire du littoral, a tout pour plaire : plage, falaises, patrimoine naturel et historique. Après un passé mouvementé, la nature y a repris ses droits.
➤ Du port, montez au village. Prenez la première rue à droite vers le Langoustier puis à 800 m, sous les pins (1), vers la plage d’Argent. Une île, une plage, des pins... et au bout du rêve, un piétinement intense qui déchausse les racines des grands résineux. Parfois, la plage se couvre de feuilles beiges, en lanières, arrachées par la mer aux prairies sous-marines de posidonies. Ce tapis protège le sable et abrite de nombreux invertébrés consommateurs de débris végétaux.
➤ Sortez à gauche en bout de plage et poursuivez vers le Langoustier. Le paysage s’ouvre sur l’anse Bon Renaud (2). Le vent d’Est et les embruns érodent une pente où la végétation au sol manque. Pose de clôtures, dépôt de vieux troncs fixant la terre et plantations de pins tentent de restaurer un couvert végétal durable.
➤ Passez un petit col et descendez. Point de vue sur la baie du Langoustier au premier lacet (3).
Face à vous, le maquis à myrte, bruyère arborescente, filaire, pistachier lentisque, arbousier, est couché au sol par le vent. Le pin d’Alep prospère tout près de la mer où il supporte l’attaque des embruns et n’est pas supplanté par le chêne vert comme à l’intérieur de l’île. Faute d’espace, la compétition est sévère en milieu insulaire.
➤ Descendez jusqu’à la plage (4). Un paradis... et pourtant. Le sable noir rappelle l’existence d’une usine de fabrication de soude (destinée aux savonneries de Marseille) installée sur l’île car elle dégageait du gaz chlorhydrique. De 1827 à 1875, elle dégradera le site : déforestation pour l’alimentation des fours et accumulation de déchets sur la plage. Le creusement d’un chenal pour l’accès des bateaux exposera aussi la baie à l’érosion de la houle. Des actions de protection sont en cours (apport de terre, plantations...) que vous découvrez en avançant sur l’isthme. Notez le contraste avec la plage nord, au sable blanc et aux falaises orange de grès ferrugineux.
➤ Montez vers le fort (5) et redescendez en boucle par la gauche. Face au large, la végétation est exposée ici aux attaques des embruns chargés d’hydrocarbures. Nécrose des feuilles et mort peuvent s’en suivre. Avant de céder la place au rocher et au point de vue, le maquis cache quelques pins d’Alep rampants à la ramure tentaculaire.
➤ Reprenez le chemin d’arrivée et bifurquez à droite vers la calanque de Brégançonnet située à 2,4 km (6). Suivez bien le fléchage. Cette minuscule calanque rocheuse illustre l’habitat que les puffins cendrés et yelkouans recherchent. Très craintifs, ces grands oiseaux de mer, nocturnes et bruyants, nichent sur les îles seulement dans des creux de rochers inaccessibles. Leurs populations sont menacées de disparition car les rats et les chats, introduits, mangent œufs et poussins. Un programme européen tente de les en protéger et d’assurer leur avenir.
➤ Poursuivez à travers bois et vignes jusqu’à retrouver une autre piste où vous tournez à droite vers le port (7)
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