Laissez-vous guider parmi les chênes verts, de fond de vallon en garrigue, entouré par les rochers, et guettez la faune inféodée à ces milieux. Ambiance garantie !
Depuis le parking, montez sur la piste goudronnée.
Ce bord de piste que vous empruntez sur une courte portion est débroussaillé... et donc lumineux. Il est propice, au printemps, à la floraison des orchidées, et en fin d’été à l’odontite jaune, une plante grêle aux fleurs jaunes très commune dans ce type de pinède.
Dans le premier virage, quittez le goudron et, un peu plus loin, suivez le balisage vert à gauche à deux reprises pour prendre au cairn un chemin plus étroit qui descend dans la combe (1). Une combe, c’est une petite vallée encaissée. Vous la devinez d’abord, entourée de ses rochers, et vous arrivez en son cœur puis prenez à droite pour la remonter.
Au cours de la descente, le couvert végétal se densifie. Progressivement, le pin disparaît pour céder la place à deux espèces principales : le chêne vert et le buis. Ici, l’oiseau le plus commun, c’est le merle noir. Vous allez entendre souvent gratter dans les feuilles : on pourrait croire à un sanglier ou un chevreuil, qui sont également présents, mais la plupart du temps, c’est un merle qui finit par s’envoler. Le geai des chênes est également omniprésent : pas étonnant dans cette forêt, qu’il contribue à entretenir ou faire progresser en disséminant les glands qu’il enterre... et oublie parfois. Les cris d’un groupe de mésange à longue queue agrémenteront aussi sûrement votre progression. Et n’oublions pas non plus le rouge-gorge, dont quelques couples nichent, et bien plus présent en hiver car des individus plus nordiques descendent jusqu’ici. Vous arrivez à de beaux rochers troués, dont les fissures sont fréquemment utilisées par certaines espèces de chauves-souris pour y passer la journée.
Arrivé à un gros cairn (2), continuez tout droit (panneau vert 7-15-16).
Si le chêne vert et le buis sont constamment verts, votre balade n’en sera pas moins colorée si vous passez au printemps : les fleurs jaunes des genêts et celles blanches des amélanchiers égayeront le paysage. Le milieu, ici légèrement plus ouvert, est propice au développement du fustet. À l’automne, ses grandes feuilles virent au jaune-rouge et donnent une toute autre ambiance à ces lieux. Et, avantage des espèces structurantes sempervirentes (toujours vertes) : c’est également beau et touffu en hiver ! Regardez aussi à vos pieds : les cailloux les plus proéminents sont appréciés par les renards et les fouines pour y déposer leurs crottes. Celles-ci ont également la fonction de balise et indiquent leur présence (et leur identité par leur odeur) à leurs congénères. La genette, également présente dans les Monts de Vaucluse, fait quant à elle des crottiers, sortes de toilettes puisqu’il s’agit d’une petite cuvette où elle va revenir à plusieurs reprises. Elle effectue son marquage olfactif via son urine, et en se frottant les flancs et les pattes postérieures à la végétation.
Le milieu se referme à nouveau, et vous arrivez à une bifurcation à côté d’un joli rocher concave (3). Suivez toujours le balisage vert, à droite, pour remonter.
Regardez comme les chênes verts parviennent à insinuer leurs racines dans le rocher calcaire. La vue s’offre ensuite sur les petites falaises et rochers environnants. Vous pouvez guetter ici le grand corbeau, le choucas des tours, et parfois l’aigle royal. En été, le circaète passe fréquemment dans le ciel, faisant le trajet de son nid dans les arbres vers des zones plus ouvertes. En hiver, le tichodrome échelette, qui a délaissé les Alpes pour des zones plus clémentes, volette de rocher en rocher à la recherche des insectes.
À une intersection bien visible (4) avec présence d’un joli rocher, prenez le chemin à droite. Le chemin rejoint une piste au niveau d’un lacet (5). Suivez-la vers la droite.
Le chêne vert reste l’espèce structurante du milieu, mais finis les grands individus comme au fond du vallon, nous sommes ici dans une garrigue haute. Il est assez inouï de constater qu’avec une même essence majoritaire, l’ambiance et le milieu sont très différents : ici c’est la géologie qui est déterminante. Le relief et l’exposition décident de l’absence ou de la présence d’eau. Le calcaire ne retient pas l’eau, qui s’infiltre. Sur les versants, le soleil frappe, il n’y a pas de sol, c’est la sécheresse. Au fond du vallon, de la terre se dépose, l’eau est un peu retenue, et circule en profondeur. Les arbres peuvent se développer, d’autant plus qu’ils doivent s’élever pour accéder à la lumière.
La piste que vous empruntez sert de corridor pour les papillons. Parmi les différentes espèces que vous pourrez rencontrer, la pro- serpine est une espèce protégée. Vous pouvez aussi voir l’aurore de Provence, aux bouts des ailes orange, et le citron... de Provence, plus grand, également avec une tache orange sur les ailes, mais seulement pour le mâle.
Prenez à droite 300 m plus bas (6) et descendez. Vous arrivez au hameau de Vévouil (7) que vous longez par la droite. Après le hameau, vous marchez entre deux murets de pierre sèche, et continuez tout droit jusqu’au parking en repassant par le point (1).
Sur cette portion, vous pouvez guetter les reptiles. Le lézard des murailles sera le plus facile à observer, mais le lézard vert, la cou- leuvre de Montpellier et la couleuvre à échelons peuvent être aussi présents. La vipère aspic fréquente aussi les Monts de Vaucluse, dans une moindre mesure. Et pour ce qui est des oiseaux, la mésange bleue sera de la partie, mais aussi la fauvette mélanocéphale et la fauvette passerinette.
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